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A Nation Under the Influence: Ireland at 100

  • Exposition du 3 février au 30 mars 2022
  • lun-dim : 14h-18h
    merc : 14h-20h
  • Entrée libre

Conçue par Rosetta Beaugendre et Nora Hickey M’Sichili du CCI, cette exposition présente six artistes féminines dont le travail se réfère à des influences précises - religieuses, socio-culturelles et politiques - auxquelles est confrontée l’Irlande cent ans après son indépendance et la critique pertinente de Joyce. Mise en avant honnête de la maturation d’une nation, cette exposition a en son centre deux premières éditions - anglaise et française - d’Ulysse.

Le 2 février 1922, au jour de ses 40 ans, James Joyce réussit enfin à publier son chef-d’œuvre Ulysses, mais à Paris, non à Dublin où le contenu « obscène » et « anti-irlandais » de l’ouvrage était jugé trop risqué. L’action de cet enivrant roman-fleuve se déroule dix-huit ans plus tôt, le 16 juin 1904, et dénonce ce que l’écrivain percevait être le conservatisme, la piété et le nationalisme borné de la société irlandaise. 1922 est aussi l’année où l’Irlande a finalement acquis son indépendance en devenant un Etat libre, nombreux diraient toutefois que les critiques de Joyce étaient encore longtemps fondées…

Les résonances entre l’indépendance irlandaise et l’Ulysse de Joyce constituent donc le point de départ de cette exposition collective inédite. Six artistes explorent les influences fondamentales qui étaient à l’œuvre en 1922 lorsque l’Irlande est devenue un Etat libre, ainsi que l’héritage des actions de son nouveau gouvernement de l’époque… Ce coup de projecteur sincère sur une nation en pleine maturation - dans la lignée du portrait sans fard qu’Ulysse dépeint de Dublin - s’intéresse tout particulièrement à l’impact de la colonisation, du zèle religieux et du nationalisme sur la société et la politique irlandaises contemporaines. Le travail de ces quatre vidéastes et deux plasticiennes est exposé conjointement à une première édition en anglais d’Ulysses, prêtée gracieusement pour l’occasion par la Princess Grace Irish Library à Monaco – sous l’égide de la Fondation Princesse Grace et une première édition en français de 1929, gracieusement prêtée par Son Excellence Niall Burgess, Ambassadeur d’Irlande en France.

L’artiste Ailbhe Ní Bhriain explore l’état d’esprit impérialiste qui a soigneusement organisé les collections du British Museum et a conduit à ce que les Irlandais (et beaucoup d’autres cultures) soient considérés comme subordonnés, tout simplement d’une catégorie différente.

Le film d’Anne Maree Barry est une étude de Monto, le célèbre quartier rouge de Dublin qui figure dans Ulysse. Fréquenté par les nationalistes et les soldats britanniques, il a été démantelé en 1922 durant le processus de purification catholique post-coloniale de la société irlandaise.

Les délicates sculptures et installations d’Alison Lowry font état de la vulnérabilité mentale et corporelle de ceux qui ont immensément souffert dans les nombreuses institutions gérées par l’église au 20e siècle.

Dans son court-métrage, Aine Phillips reconstitue la difficulté d’apporter réparation aux victimes de cette entente Etat-Eglise, qui hante encore la société et la politique irlandaises d’aujourd’hui.

Les installations de Jennifer Trouton enquêtent sur la façon dont les objets domestiques peuvent dévoiler des croyances nationales et religieuses. Elle les subvertit intelligemment tout en attirant l’attention sur les moyens ancestraux utilisés par les femmes pour contrôler leurs propres destinées reproductives.

Pour sa part, dans ses deux films, Mairead McClean fait référence à la partition et l’activisme politique. Le premier film traite de l’incarcération sans jugement de son père à la prison de Long Kesh au début des années 1970. Le second est un court regard humoristique jeté sur les marchandises passées en contrebande en Irlande avant et après la mise en place de la frontière en 1921.

Les 2, 17 et 24 février, trois grandes soirées de discussions et performances multidisciplinaires sont organisées autour des thèmes soulevés par l’exposition.

Organisée dans le cadre de notre Saison des Centenaires et de l’initiative « States of Modernity: Forging Ireland in Paris 1922 | 2022 » du Department of Foreign Affairs (DFA)