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Batiment avril10 45

Le bâtiment et son histoire

Inauguré en 2002, le Centre Culturel Irlandais est situé dans le Collège des Irlandais, ancienne résidence d’une importante communauté irlandaise de prêtres, séminaristes et étudiants laïcs, dont les origines remontent à 1578.

Inauguré en 2002, le Centre Culturel Irlandais est situé dans le Collège des Irlandais, ancienne résidence d’une importante communauté irlandaise de prêtres, séminaristes et étudiants laïcs, dont les origines remontent à 1578.

A partir du 16eme siècle, la communauté collégiale irlandaise s’est accrue sur le continent, d'abord à cause des évolutions institutionnelles nées du mouvement de la Contre-Réforme et, plus tard, à cause des restrictions imposées à la formation des Catholiques en Irlande. A la fin du 18eme siècle, quelque trente collèges étaient implantés dans les villes universitaires de Louvain, Lille, Lisbonne, Prague, Salamanque ou encore Rome. La communauté collégiale de Paris fut instaurée comme le plus important collège irlandais à l’étranger, non seulement par le nombre d’étudiants accueillis, mais aussi par son influence en France et en Irlande.

On attribue au Père John Lee, de Waterford, la création en 1578 de la toute première communauté collégiale irlandaise à l’étranger ; six de ses étudiants avaient alors intégré le Collège de Montaigu de l’Université de Paris. De Versailles, Louis XIV accorda en 1677, par lettres patentes, sa première résidence permanente à la communauté irlandaise. Celle-ci était située rue des Carmes, au Collège des Lombards. Au cours du siècle suivant, les étudiants et prêtres du Collège connaissaient une belle réussite dans le milieu universitaire, en France comme en Irlande, obtenant de nombreuses chaires à l’Université de Paris. Leur plus grand titre de gloire est certainement d’avoir formé de nombreux prêtres hautement qualifiés pour les missions en Irlande.

Mais les bienséances ne surent empêcher le conflit qui opposa étudiants et prêtres du Collège des Lombards en raison des différences de revenus. En 1769, le préfet du Collège des Lombards, Laurence Kelly, avait acquis un hôtel particulier et du terrain, rue du Cheval Vert (l’actuelle rue des Irlandais). Après une importante rénovation et un agrandissement, ce bâtiment fut dès 1775 prêt à accueillir, sous le nom de Collège des Irlandais, des étudiants destinés à la fois à l’église et à d’autres disciplines ; les prêtres irlandais devaient quant à eux rester au Collège des Lombards. Cependant, le plaisir d’habiter rue du Cheval Vert fut de courte durée.

La Révolution Française de 1789 affecta profondément le destin des deux communautés collégiales irlandaises à Paris. Dès 1793, le Collège des Lombards et le Collège des Irlandais avaient tous deux été confisqués. Le second fut récupéré en 1795, mais les Irlandais n’occupèrent jamais plus le premier. La collection d’origine de la bibliothèque du Collège des Irlandais fut entièrement perdue au cours de la Révolution. L’ancienne Brigade Irlandaise fut dispersée dès 1789. En 1795, Maynooth College fut fondé en tant que séminaire contre-révolutionnaire en réponse à la suppression du Collège des Irlandais à Paris. Dès le début du 19eme siècle, d'autres séminaires diocésains furent créés dans toute l’Irlande. La France avait perdu son statut de destination privilégiée.

En 1805, Napoléon Bonaparte publia un décret consulaire impliquant la fusion au sein du seul Collège des Irlandais des fondations et collèges irlandais, anglais et écossais de Paris. Les livres précieux, les manuscrits et les peintures de ces séminaires démantelés furent rassemblés au Collège des Irlandais. En 1807, le supérieur du Collège, Jean-Baptiste Walsh, persuada Napoléon de renommer la rue du Cheval Vert par décret préfectoral : elle devint alors « rue des Irlandais ».

Pendant une grande partie des 19eme et 20eme siècles, le Collège reprit son activité de séminaire pour étudiants irlandais, puis polonais dans ses dernières années. Il survécut à la Guerre franco-prussienne - durant laquelle il fut utilisé comme hôpital pour accueillir 300 soldats français - et aux deux guerres mondiales. En 1945, il servit de refuge à l’armée américaine pour les personnes déplacées qui demandaient la nationalité américaine. Puis le séminaire polonais s’installa dans le Collège de 1945 à 1997.

En 2000, le gouvernement irlandais a annoncé l’accord des premiers financements pour la restauration du bâtiment (qui s’est élevée à 14,5 millions d’euros en fin de travaux) ; il a exprimé le désir qu’il devienne une vitrine de l’Irlande et sa culture contemporaine au cœur de l’Europe.

L’inauguration du Centre Culturel Irlandais en 2002 place à nouveau le 5 rue des Irlandais aux avant-postes du développement des relations franco-irlandaises.

Une sélection d’ouvrages sur l'histoire du lieu est disponible à la Médiathèque dont notre brochure L'héritage du Centre Culturel Irlandais (2019), qui y est en vente.

Vous pouvez également lire et télécharger l'essai Les Collèges Irlandais à Paris, 1578-2002 (2012) de Dr. Liam Chambers.

Le bâtiment

Erigé entre 1769 et 1775 pour accueillir la communauté collégiale irlandaise, le bâtiment, ses Bibliothèque patrimoniale et Chapelle Saint-Patrick, ont été entièrement restaurés entre 1997 et 2002.

En 1769, le préfet de la communauté des étudiants irlandais de Paris, Laurence Kelly, acheta un hôtel particulier dans la rue du Cheval Vert et en fit don à la communauté des étudiants. C’est l’architecte François Joseph Bélanger qui supervisa la démolition d’une partie de l’hôtel particulier pour en faire un Collège imposant. Bélanger construisit une demeure de quatre niveaux, agrémentée de quinze fenêtres et de deux ailes donnant sur la cour, transformant ainsi une maison d’habitation en collège. Le Collège des Irlandais fut inauguré en 1775. Après les tumultes de la Révolution Française, il rouvrit sous l’égide de la Fondation Irlandaise et de son supérieur, Jean-Baptiste Walsh. Ce dernier persuada Napoléon de renommer la rue du Cheval Vert par décret préfectoral : elle devint « rue des Irlandais » en 1807.


En mauvais état à la fin du 20ème siècle, le gouvernement irlandais a financé une restauration complète du bâtiment afin de lancer le Centre Culturel Irlandais en 2002.

Chapelle

Consacrée à Saint-Patrick, la chapelle a été conçue pour la pratique religieuse de la communauté collégiale. L’une des particularités du lieu est que les bancs ne sont pas dirigés vers l’autel mais se font face.

L’intérieur d’origine a été remplacé aux environs de 1860 par une décoration ornementale riche, toujours visible aujourd’hui. L’acoustique y est très bonne pour les concerts et lectures.

La chapelle Saint-Patrick est ouverte aux visiteurs de 14h à 18h du lundi au vendredi (jusqu'à 20h le mercredi) et de 12h30 à 14h30 le dimanche.

La messe est célébrée chaque dimanche à 11h30.

Pour de plus amples renseignements sur les célébrations religieuses et l'aumônerie irlandaise, visitez le site de la Irish chaplaincy.

Bibliothèque patrimoniale

Parmi toutes les bibliothèques qui peuplaient les nombreux collèges, couvents et monastères de la Montagne Sainte-Geneviève jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, la Bibliothèque patrimoniale du Collège des Irlandais est, semble-t-il, la seule à avoir subsisté.

Située dans une pièce voûtée au-dessus de la chapelle, la Bibliothèque patrimoniale allie sobriété et élégance. Elle servait autrefois de bibliothèque d’études des étudiants et séminaristes. Le Grand Livre de Lecan, trésor de la collection nationale irlandaise de manuscrits écrit entre 1390 et 1418, fut conservé par le Collège des Irlandais pendant la plus grande partie du 18ème siècle, avant de retourner sans encombre à la Royal Irish Academy de Dublin en 1787.

La collection d’origine de la bibliothèque du Collège des Irlandais fut entièrement perdue au cours de la Révolution. La collection actuelle – 8000 ouvrages, dont près de la moitié date du 15ème et 18ème siècle – regroupe des livres et manuscrits provenant d’établissements religieux dissous, en particulier anglophones, ainsi que des ouvrages acquis au cours du 18ème siècle présentant un intérêt irlandais.

La Bibliothèque patrimoniale est visible lors de visites guidées ou sur rendez-vous.

Salle d'exposition et salle de conférence

L'ancien réfectoire et autres espaces du Collège des Irlandais ont fait l’objet d’importants travaux afin que nos actuelles salles d’exposition et de conférence puissent accueillir au mieux expositions internationales, pièces de théâtre, concerts et conférences.

Napoléon ayant fusionné par son décret de 1802 les collèges anglais et écossais, le Collège des Irlandais acquit aussi des meubles et peintures provenant de ces établissements, comme par exemple le tableau du 17ème siècle dépeignant le martyre de Saint-Edmond, roi anglais du 9ème siècle. Vous pouvez voir cette œuvre dans la salle de conférence.

Pour des informations sur la location de ces salles et autres espaces

Cour

Cet espace inestimable au cœur de Paris se prête magnifiquement à des événements en plein air comme la Fête de la Musique et autres concerts, spectacles et lectures. Deux ateliers sont par ailleurs à la disposition des artistes en résidence.

Plaques

Le nom des trente diocèses irlandais du 18ème siècle sont inscrits tout autour de la galerie extérieure.

Des plaques murales commémorent différents moments de la vie du Collège des Irlandais comme par exemple lorsque le bâtiment fut transformé en hôpital pour héberger 300 soldats français pendant la guerre Franco-prussienne de 1870-71. Ou encore quand il servi de refuge à l’armée américaine en 1945 pour des personnes en attente de prouver leur citoyenneté américaine. Une autre plaque rappelle également le séminaire polonais de Paris qui s’y installa entre 1945 et 1997 ; l’un des plus illustres étudiants étant le futur Pape Jean-Paul II.

Sculptures

On attribue au Père John Lee, originaire de Waterford, la création en 1578 de la toute première communauté collégiale irlandaise à l’étranger ; six de ses étudiants avaient alors intégré le Collège de Montaigu de l’Université de Paris. Son buste est situé au-dessus de l’entrée de la chapelle.

Commandée par les Columban Fathers, la Fondation Irlandaise et la Conférence Episcopale Irlandaise, cette sculpture installée au fond de la cour en 2007 célèbre l’héritage de Saint Colomban. Réalisée en pierre calcaire du Portugal, The Flame of Human Dignity (La Flamme de la dignité humaine) représente les ailes de deux oiseaux qui se touchent. Elle symbolise la paix et l’unité, et célèbre l’Europe comme la concevait le visionnaire européen qu’était Saint Colomban, sans doute l’un des Irlandais ayant eu le plus d’influence sur l’histoire européenne.